dimanche 11 mai 2014

POUR LES PLUS IMPATIENTS...

Voici la première huile du millésime 2014. Il s'agit du Port du Guilvinec avec le fameux Bar de la Pointe et sa façade rouge si particulière. La toile n'est pas tout à fait terminée. Après quelques semaines de séchage, je pourrai apporter les dernières touches et... la signer ! Il y a bien longtemps que je ne l'ai pas fait.



LE GUILVINEC
Le Bar de la Pointe
Huile sur toile (80 X 60)
2014


Toute une série est prévue dans le cadre du Guilvinec. Ce port est fantastique, j'ai hâte de le "croquer" de nuit !

Peut-être vais-je essayer dans les semaines à venir de photographier les différentes étapes de la confection d'une huile... mais, vraiment pour les plus impatients !




Et voila ! La toile est terminée ! J'ai choisi de ne pas trop la retoucher. C'est toujours très difficile de dire : "J'arrête !". On a souvent tendance à vouloir peaufiner et c'est là que les affaires se compliquent. Tous les peintres ont connu ces galères qui consistent à transformer involontairement un tableau correct en croûte inextricable à force d'ajouts compulsifs et inopportuns. Il faut savoir dire stop au bon moment. Un peu trop tôt est toujours préférable à un peu trop tard. 

J'ai quelques souvenirs croustillants à ce sujet. Ainsi, j'avais expliqué à un ami la construction d'une toile et, en particulier, la façon de répartir les couleurs afin qu'elles se répondent. Le diable avait fort bien intégré la leçon et devant une toile que je venais de terminer, il me fit justement remarquer : "Ah ! J'aime beaucoup, mais c'est bizarre, tu as là, en plein milieu, une tache orpheline. On ne retrouve nulle part cette couleur !". J'éludais la remarque en disant : "ce n'est pas grave, ça arrive. L'exception confirme la règle". Il n'empêche que l'observation de ce citoyen ne cessait peu à peu de me tarauder. Je revois cette tache comme si c'était aujourd'hui : une sorte de parallélépipède dans des tons ocre violacé. N'en pouvant plus, un jour je repris la brosse et m'évertuai à retrouver la nuance sur la palette. Lorsque le bon ton fut maîtrisé, j'entrepris d'exécuter quelques rappels en bonne place sur la toile. Dès le premier coup de brosse, je compris que je faisais fausse route. Mais une force mystérieuse me contraignait à insister. Prenant un peu de recul, je réalisai l'étendue des dégâts. On ne voyait plus que ces taches mi-ocre mi-mauve qui plombaient complètement le tableau. Que faire ? Il eût été judicieux de tout arrêter et de laisser passer quelques jours afin de réfléchir calmement. Mais, dans ces moments là, une fièvre frénétique vous envahit et l'urgence ne dicte que piètres solutions. Entre autres idées, je décidai : "finalement, c'est cette teinte qui jure !". J'entrepris alors de remplacer l'ocre par je ne sais plus quelles couleurs successives. Rien n'y faisait ! Il fallait se rendre à l'évidence : la toile était en péril. Je passai des jours et des jours à la reprendre en vain. Plus je croyais avancer, plus je m'enfonçais. Je décidai d'abandonner et, quelques mois plus tard, la toile fut enduite d'un bleu uniforme sur lequel je refis une huile complètement différente. L'heureux possesseur de cette toile ignorera sans doute jusqu'à la fin de ses jours que, pour le prix d'une huile, il en possède deux !!!

Ces galères ont toujours un côté positif : elles conduisent à bien réfléchir à la façon de clôturer un tableau au moment opportun.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire